Instruments de contrôle des radiations

  _Question [LMC]

Pour effectuer les contrôles de radioprotection sur nos diffractomètres (un au Mo et un au Cu), j'utilisais jusqu'à présent la Babyline d'un autre labo de l'université. Mais cette situation n'est pas vraiment conforme à la réglementation et nous allons acheter un instrument propre. Pour nos rayonnements, j'ai trouvé deux instruments qui semblaient correspondre :

• [AvdL] C'est le hasard, je viens de poser la même question à l'inspecteur de l'APAVE qui était là ce matin pour le contrôle annuel. Il m'a dit que la babyline est sûrement plus sensible que beaucoup d'autres appareils pas trop chers (300-500 euros), mais que les autres sont sûrement plus pratiques pour trouver de petites fuites. La Babyline est en effet un peu difficile à manipuler dans des enceintes plus ou moins encombrées.

  
  

• [NRM] Nous utilisons au laboratoire une babyline pour effectuer les contrôles de radioprotection. C'est en tout cas l'appareil qui a été préconisé par le fabricant, ainsi que par les inspecteurs qui viennent effectuer le contrôle annuel.
  En revanche, c'est vrai que la babyline sert à mesurer une ambiance et n'est pas directive, et que la "sonde" est parfois trop volumineuse. C'est pourquoi nous disposons aussi d'un compteur gamma plus classique, équipé d'une sonde de faible dimension. Cet appareil fournit des résultats en Bq, et la conversion en débit de dose n'est pas toujours aisée.

  
  

• [PB] Je rejoins ce qui a été dit, à savoir : la babyline est indispensable pour faire les mesures d'ambiances tandis que la sonde SX-2R avec le Radiagem est à mon avis indispensable pour détecter les fuites, elle est très sensible et est pour moi indispensable.

  
  

• [PEP] Je rejoins moi aussi ce qui vient d'être dit.
  Parmi les détecteurs X/gamma "pas chers", on peut trouver la Babyline, qui est une chambre à ionisation (et elle mesure un courant crée par l'ionisation d'un gaz neutre dans un champ de potentiel électrique), et les compteurs Geiger. Je possède une Babyline, qui est suffisante pour ce que je fais.
  La Babyline manque de sensibilité (en partie car elle a un "courant noir" non négligeable, qui est plus ou moins bien soustrait par l'électronique de mesure). Un compteur Geiger (détecteur à gaz utilisant l'effet d'avalanche) compte des coups, qu'il faut ensuite convertir en unité de dose absorbée. Il est en revanche beaucoup plus sensible qu'un Babyline. Cela dit, ce genre d'appareil est à mon avis inutile avec des diffractomètres récents, car je ne vois pas pour quelle raison ils pourraient présenter des petites fuites. Ce qu'on nous demande, c'est de faire par nous-même un contrôle une fois par an (environ 6 mois après le contrôle de l'organisme agrée), et, pour cela le Babyline est amplement suffisante.
  Sinon, les gens de l'Apave qui viennent à l'IMN effectuer le contrôle annuel ont avec eux une Babyline + un scintillateur, qui est beaucoup mieux (mais aussi beaucoup plus cher).

  
  

• [PR] Sous-entends que d'une fois par mois les contrôles périodiques d'ambiance incombant à la PCR passeraient à une périodicité semestrielle ?
  si c'est le cas c'est bon à savoir...

  
  

• [NB] Pour apporter quelques précisions par rapport à la remarque de PEP et au commentaire de PR, l'arrêté contrôle de l'ASN du 21 mai 2010 (n°2010-DC-0175) fixe les modalités des contrôles externes et internes des installations émettant des rayonnements ionisants. Cet arrêté distingue deux types de contrôle pour les générateurs RX :
  • Contrôles techniques de radioprotection : contrôles des systèmes de sécurités, conformité à la norme NF-C 15 160, signalétiques, zonage, recherche de fuite, etc. (effectivement le même contrôle qu'effectue l'organisme de contrôle externe)
    • Pour les installations dont le débit de dose est inférieur à 10 µSv/h à 10 cm de la surface accessible, la périodicité du contrôle est annuelle.
    • Pour les installations dont le débit de dose est supérieur à 10 µSv/h à 10 cm de la surface accessible, la périodicité du contrôle est semestrielle.
  • Contrôles techniques d'ambiance : mesures des débits de dose
    • Ces mesures doivent être effectuées en continues avec par exemple la présence de dosimètres d'ambiance, ou au moins mensuelles avec mesures par un instrument de mesure (type Babyline)
  Pour être un peu plus clair sur ce deuxième point, soit vous avez une dosimétrie passive qui mesure en continue, soit vous mesurez du bruit de fond une fois par mois avec votre Babyline !
  Pour ce qui est des appareillages de contrôle et de mesures, je nuancerai les remarques de PEP. Pour moi l'important pour une PCR c'est d'assurer aux utilisateurs une sécurité maximale et pour cela c'est la recherche de fuite qui prime par rapport à la mesure plus ou moins précise d'un débit de dose par une Babyline qui à mon avis est inadaptée par rapport au contrôle d'un géné X.
  Je fais d'avantage confiance à un Geiger (j'ai un MCB2 de chez Canberra) qui est plus nettement plus sensible et utile que la babyline, cette dernière n'étant pas très fiable pour des mesures à basses énergies (10-20 keV). Bien sur pour les diffractomètres modernes le risque de fuite est extrêmement faible, mais pour des diffractomètres plus anciens ou des manips o๠les systèmes de sécurités ont été adaptés par les utilisateurs et je pense qu'on est quelques labo à en posséder, le Geiger est extrêmement utile.
  Pour me part j'ai eu le cas d'un diffracto avec des fuites au niveau de la cage de protection, notamment à cause de vitres pas suffisamment plombées. Avec le Geiger on a vu tout de suite la fuite alors que la Babyline donnait un débit de dose inférieur au 10 µSv/h à 10 cm. A la suite de ce contrôle nous avons fait remplacer les vitres avec du verre équivalent 2mm de Pb, pour qu'il n'y ait plus de fuite.
  Néanmoins du point de vue de la réglementation la Babyline a l'avantage de vous mettre en conformité par rapport à l'ASN et à l'arrêté contrôle.
  Pour ma part pour les mesures de débit de dose j'utilise un TOL/F de chez Berthold qui est extrêmement sensible sur les faibles débits et de dose et les faibles énergies (10 à 20 keV).